Par Michel Fily, le 17 novembre 2017
Le dernier MOOC du Centre Pompidou définissait l’art moderne au travers de cinq actions décisives : assembler, détruire, reproduire, réduire et critiquer. Ces verbes caractérisent avec justesse le Street Artiste britannique Jamie Paul Scanlon, alias JPS, virtuose de la mise en scène picturale, inspiré par les grandes figures de l’art contemporain (Dali, Cézane, Da Vinci…), mais aussi par l’univers des comics et de la Pop.
JPS est originaire de Weston-Super-Mare au Royaume-Uni, où il vit et travaille encore. On trouve ses oeuvres aujourd’hui dans le monde entier, jusqu’aux États-Unis et en Norvège où elles sont très célèbres. Le Street Art de JPS est humoristique, décalé, surprenant, humble, conscient de son héritage et rendant constamment hommage à ses pairs (Banksy en particulier, dont JPS est un grand admirateur). C’est aussi un art politique courageux. Sa dernière œuvre d’art, apparue sur la façade d’une maison, près de Weston-Super-Mare, le 13 novembre dernier, en est un exemple flagrant.
Ce graff, qui se trouve sur l’A370 vers Congresbury, est inspiré par la dernière création de Banksy – le père fondateur du Street Art – peinte devant une exposition de Jean-Michel Basquiat à Londres, en hommage à l’artiste.
La peinture de Banksy reproduit un « autoportrait » couleur peint par Basquiat, placé entre deux policiers en noir et blanc, qui sont en train de menotter l’artiste. Cet hommage de Bansky à Basquiat fait référence au caractère longtemps « illégal » du Street Art et à la difficulté que ses premiers artistes fondateurs ont eue pour pouvoir accéder à une forme de reconnaissance.
Jamie Paul Scanlon a décidé de « réutiliser » cette « réutilisation », rendant ainsi un double hommage aux deux artistes pionniers avec une bonne dose d’humour, un qualificatif qui s’applique assez largement au travail de JPS, même si son univers est parfois sombre.
Mais il ne s’est pas arrêté à l’hommage et à l’humour dans ce dernier travail. En peignant l’actuel et très controversé président des États-Unis Donald Trump, fouillé et arrêté par les deux policiers de Banksy, il exprime une position politique ferme et très courageuse.
JPS a expliqué, dans une interview à « Somerset Live« , la raison pour laquelle il a décidé de peindre cette oeuvre : « J’ai pensé que ça serait drôle si les policiers interpellaient Trump, en particulier à cause de ses obsessions avec la sécurité et avec le pouvoir ». Ayant l’habitude de légender ses oeuvres, il a intitulé cette peinture ‘Nothing to Hide », ce qui signifie, en Français « Rien à déclarer ». Un titre bien à propos en pleine affaire des « Panama Papers »…
« Les Street Artistes portent une voix forte dans la société d’aujourd’hui. Grâce aux réseaux sociaux, nos messages voyagent beaucoup plus vite et beaucoup plus loin que les murs et les galeries d’art », confiait-il récemment à « Streetartbio.com« . Un artiste à suivre.
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