Par Michel Fily, le 11 octobre 2018
Dans le cadre de la prochaine parution, début 2019, de son ouvrage « Israël Street Art », aux éditions Omniscience, la photographe Dominique Lafon a présenté, du 24 septembre au 6 octobre 2018, une double exposition de ses photographies tirées sur aluminium texturé, aux Salles Voûtées de la Charité et au Drôle d’Oiseau, au cœur de la vieille ville de Carpentras. Urban Street Art Urbain l’a rencontrée.
Dominique Lafon est photographe depuis plus de trente ans. En 1989 elle exposait pour la première fois, en Provence puis à Paris, une série de ses photographies tirées d’un voyage au Tibet. C’est à New York, en 1994, qu’a eu lieu sa toute première rencontre avec les murs tagués de Brooklyn, mémoriaux improvisés en hommage aux jeunes membres de gangs tués sur les trottoirs. Ce travail photographique argentique, en noir et blanc, a fait l’objet d’une exposition aux États-Unis.
Dominique Lafon a travaillé pour le magazine français « Résidence Décoration » et ses reportages-photos ont été publiés dans la revue américaine « Arts & Antiques ». En 2011, lors d’un voyage de loisirs en Israël, elle est tombée amoureuse de l’art urbain régional qu’elle a photographié abondamment, initiant un remarquable travail d’archivage de ces œuvres éphémères, puisque vouées à l’effacement quasi systématique par les services municipaux des villes israéliennes.
En 2012, elle est partie à la rencontre des artistes eux-mêmes, pour dialoguer avec eux et en apprendre plus sur leur discipline et sur leurs motivations. Depuis, elle se rend plusieurs fois par an dans le pays, pour traquer les graffeurs de son objectif chevronné et compléter son travail assidu de documentation.
Plus de 150 de ses photographies seront présentées pour la première fois dans l’ouvrage « Israël Street Art », représentant une quarantaine d’artistes locaux – parmi eux de nombreuses femmes – venus taguer les murs d’Israël. Leur art est immédiat, cru et engagé. Il dit sans détour les souffrances d’une société qui s’est modernisée trop vite, celle du racisme interethnique et de la violence sous toutes ses formes, entre les hommes et contre les femmes…
« Le street art est un puissant outil de contestation, de provocation et de subversion », explique Dominique Lafon. « Les Street Artistes exposent tous dans la même galerie : la rue. Je me suis perdue dans les rues de Tel Aviv, Jérusalem et Haïfa, le nez en l’air, à la découverte des murs, des portes, des bâtiments abandonnés, des œuvres éphémères des Street Artistes israéliens et étrangers, anonymes, connus ou reconnus »…
« Pour peu qu’on regarde bien, on peut voir de l’art partout autour de nous aujourd’hui, au quotidien. Je le recherche personnellement dans le Street Art. À travers la photographie, je tente de montrer ce que le passant pressé ne va pas forcément voir », ajoute-t-elle.
« Le mouvement de la rue et notre propre mouvement nous empêchent souvent de bien regarder. La photographie suspend ces mouvements et suspend le temps, nous offrant ainsi la possibilité de changer de point de vue et de découvrir ce à côté de quoi nous serions passés sans nous arrêter », poursuit-t-elle encore.
Pour la photographe, la couleur, le trait, la matière, mais aussi le support et jusqu’au contexte urbain et vivant constituent le langage complexe du Street Art qui, comme aucun autre mode artistique, montre à voir beaucoup plus que ce qu’il est.
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