Par Michel Fily, le 19 janvier 2019
GREGORY est un Street Artiste et illustrateur originaire du Mâconnais, dont l’univers particulier est rempli de créatures et d’animaux fantastiques, un peu à l’image, supra-modernisée, d’un « Cabinet de Curiosités ». C’est un travail expérimental, exigeant de techniques, mais aussi émotionnellement. Et le résultat de ce travail est puissant et évocateur, entre figures classiques issues des iconographies mythologique ou médicale et portraits fugaces de bêtes sauvages précairement domptées… GREGORY a exposé dans de nombreuses galeries de sa région d’origine mais aussi à Lyon et ailleurs en France. Il a peint de nombreuses fresques murales, mais aussi sur des supports-objets, comme dans le cadre de son partenariat avec la marque Antiz, en 2017. Urban Street Art Urbain l’a rencontré lors d’une journée-dédicaces, à Street Art City.
Bonjour GREGORY, peux-tu te présenter?
Je suis peintre dessinateur, ou dessinateur peintre, tout dépend de la chronologie sur laquelle on se positionne. J’ai été graphiste, enseignant… Je suis un artiste.
Quel a été le déclencheur de ta carrière artistique ?
Le point de départ de ma pratique artistique se situe immédiatement à l’issue de mes études de graphiste. Je me suis très vite rendu compte que ce métier, tel qu’on me l’avait appris, n’allait pas me convenir, et que j’allais devoir œuvrer sous le joug de l’autorité d’autrui… J’ai alors abandonné l’ordinateur au profit du crayon. Et lorsque je suis arrivé à un niveau de dessin suffisamment bon à mes yeux, je suis passé à la peinture, puis à la bombe, et ainsi de suite… Aujourd’hui, c’est la peinture à l’huile qui me fait de l’œil. Je suis aussi passé par la sérigraphie et j’ai aussi appris le lettrage. Ma volonté d’apprendre et de me perfectionner dans toutes les techniques ne connaît pas de repos, il me faut continuellement essayer de nouvelles choses…
Quelles sont tes inspirations et influences ?
Pour l’inspiration, d’abord le milieu urbain et en particulier l’univers du skate, ensuite la nature. Pour les influences, pendant longtemps cela a été le monde de l’illustration et du Tattoo. Aujourd’hui, avec Instagram, je collectionne des images d’artistes de tout bord : Street Artistes mais aussi sculpteurs, peintres contemporains, typographes…
Quels sont tes techniques et tes supports de création ?
Je travaille sur papier, sur toile, sur bois, sur de vieilles bombes usagées, sur tout ce qui peu faire l’affaire. Pour la technique, c’est plutôt bien rodé : je peins mes masses de couleurs que je détaille à l’envie, puis je reprends le tout au travail au trait. Du coup, mes outils vont du Rotring au rouleau à peinture, en passant par les pinceaux, les Poscas, les aérographes… Rien ne me résiste !
Parle-nous de ta rencontre avec Street Art City…
Je suis resté coi lors de ma première visite dans ce lieu immense, perdu au milieu de nulle-part et ou le temps s’arrête… Street Art City est un peu comme un musée, mais pas n’importe lequel. Un musée où tout est intéressant et dont l’aspect de friche renforce la sensation d’être « en suspend »…
Comment s’est passée ton immersion dans la chambre de l’Hôtel 128 ?
C’est l’histoire d’un Coup de chance : mon ami, Ted Nomad, m’a parlé du projet et m’a présenté Sylvie Iniesta, la « capitaine du vaisseau ». Elle a accepté de me confier une chambre et j’ai pu expérimenter dix jours d’intense création. Je me levais très tôt le matin pour en faire le maximum, je prenais mes repas en deux-deux pour vite retourner travailler et le soir je restais tranquille pour pouvoir travailler encore plus et encore mieux le lendemain. Je garde un très bon souvenir de cette expérience. Les gens étaient aux petits soins autour de nous pour nous permettre de nous donner à fond et tout ce que nous avions à faire, c’était peindre, continuellement. Au fur et à mesure, je suis entré en résonance avec le lieux et ma chambre a fini par me vampiriser, mais de manière positive. Je pense que c’est pour ça que l’on ressent une telle charge émotionnelle dans l’Hôtel 128.
Qu’est-ce que tu aimerais susciter chez les gens avec ton travail ?
J’aimerais leur faire porter un regard différent sur notre monde, commun et ambitieux. Je fais parti de ces « casses-couilles » qui se soucient du climat, du devenir de la planète… J’ai réalisé ma chambre à l’Hôtel 128 alors que j’allais devenir papa et c’est avec cette conscience de futur père que j’ai peint. Chaque jour, je regarde mon fils et je pense à ce que je dois faire pour « sa » planète. Au travers de mon travail, c’est pour la sauvegarde de l’environnement que je milite.
Est-ce que c’est plus facile ou plus difficile d’être graffeur que d’être peintre ?
Quand tu es peintre, tu peux travailler confortablement à l’atelier, prendre le temps te re-servir un café, de fumer ta clope… Quand tu es graffeur, il faut aller sur le terrain, trouver un mur. Et tu n’es jamais certain de ne pas être dérangé ou empêché, au milieu d’une friche perdue ou près d’une pille de pont…
Qu’est-ce que tu penses de l’évolution du Street-Art aujourd’hui ?
Comme dans l’art contemporain on trouve de tout. Des imposteurs et des génies. Globalement, ça va dans le bon sens, si on prend en exemples des artistes qui réalisent des installations de genre « Art total », comme Vhils, Swoon, Pose… Yok et Sheryo aussi sont très fort pour ça. Il y a des Street Artistes qui œuvrent en résonnance avec l’histoire de l’art sans copier leurs pairs, et il y en a d’autres qui ne se sont jamais remis de Basquiat… Malheureusement, le public et les acheteurs ne connaissent pas forcement le Street Art ni l’histoire de l’art, qui pour moi sont liés et qui leurs permettraient de mieux apprécier le travail et la recherche des artistes…
Que penses-tu de ton succès et où en es-tu de tes rêves ?
Rêves et succès… Pour l’instant je suis mon petit bonhomme de chemin en répondant à mes envies. Je verrais bien où cela me mènera…
https://www.facebook.com/gregory.pouillat/
https://www.instagram.com/gregorypouillat
#streetarturbain #urbanstreetart #streetart #graffiti #expo #installation #graff #creative#artoftheday #artistoftheday #urbanart #artwork #globastreetart #art #fanart #paint #acrylic#painting #spraypainting #stencilart #stencils #stenciling #art #artwork #artlover #painting #painting #drawing #drawingart#drawingstyle #grafittiporn #grafittiart #inthestreets