Par Michel Fily, le 28 décembre 2018

Marcus Debie, alias GOMAD, est né aux Pays-Bas en 1972, y vit et travaille toujours. Il a développé une brillante carrière dans le graffiti depuis le début des années 80. Depuis trente ans, il s’est constitué un langage de peinture personnel et des compétences dans lesquelles l’art du graffiti et de la peinture murale jouent un rôle central, tout en consacrant du temps à sa propre formation universitaire. Après avoir obtenu son diplôme à l’Académie des Arts de Sittard, l’illustration a un impact important sur ses œuvres, au même titre que l’art classique grec, le (sur)réalisme, le cubisme et le post-néo-cubisme. C’est tout cela que compile GOMAD dans sa tentative d’harmoniser les proportions anatomiques et la dynamique graphique, avec un savoir-faire véritable. GOMAD a créé un style dans lequel le temps est un concept qui se concentre dans des formes solides immatérielles et se cristallise géométriquement, pour revisiter le concept de présence perpétuelle. Ses œuvres sont visibles sur les murs et les toiles du monde entier, aux Pays-Bas, en France, en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Grèce, en Suède, aux États-Unis … Urban Street Art Urban l’a rencontré en octobre à Street Art City.

Bonjour Marcus, peux-tu te présenter?
Mon nom est Marcus Debie, mon nom d’artiste est GOMAD. Je vis en Hollande et j’ai 46 ans. J’ai commencé le graffiti quand j’avais 12 ans. Aujourd’hui je suis peintre et muraliste à temps plein. Je suis l’un des rares artistes daltoniens qui ait réussi à faire de l’art coloré pour gagner sa vie alors qu’on lui disait souvent que c’était impossible…

Qu’est-ce qui a déclenché ta carrière artistique?
Le premier trigger a été le film « Beat Street », que j’ai vu en 1984. C’est un film qui décrivait la naissance d’une nouvelle culture, appelée «Hip Hop», avec tous ses aspects : le graffiti, le break-dance, le rap… Peu de temps après, j’ai vu un documentaire sur le graffiti, intitulé « Style Wars ». Ces films m’ont marqué, même si à cet âge, je ne savais pas encore que je deviendrais artiste.

Quelles sont tes inspirations et influences?
Beaucoup de choses peuvent être des inspirations pour moi et je suis influencé par tout ce qui m’entoure. Comme d’autres artistes, bien sur, par le design, par la nature, la publicité, etc. En fait, tout ce que je vois et tout ce que je fais m’inspire. Mon style personnel est souvent caractérisé par de beaux yeux et de belles mains de femmes photo-réalistes, avec beaucoup de détails. Je les combine avec des formes de couleurs abstraites apparentées au cubisme et j’y ajoute parfois des oiseaux ou d’autres animaux. Ce qui rend ma façon de créer différente, c’est que mes conceptions sont entièrement réalisées sur Photoshop. J’essaie de créer un concept novateur de collage numérique, qui utilise la transparence et la superposition à l’extrême, pour s’approcher le plus possible de la 3D. Ce travail de recherche et d’élaboration préliminaire constitue la base de mes oeuvres murales.

Quelles sont vos techniques et supports créatifs?
J’ai achevé mes études d’art à l’âge de 23 ans, j’ai plus de 30 ans d’expérience, je connais donc de très nombreuses techniques. Mais je préfère peindre à l’aérosol, qui constitue 90% de mon travail. Les10% restants sont peint à l’acrylique au pinceau. En 2019, j’ai décidé de commencerai à peindre mes premières toiles à l’huile. Un nouveau défi…

Parlez-nous de votre rencontre avec Street Art City …
Je ne connaissais pas Street Art City auparavant, mais une de mes amies néerlandais m’en a parlé. Elle habite en Auvergne dans une petite ferme où j’ai peint une fresque de Louis de Funès en 2015. Elle a visité Street Art City et m’a dit que je devrais y aller, ce que j’ai fait 3 ans plus tard.

Comment s’est passée votre immersion dans la chambre de l’hôtel 128?
J’ai peintt la chambre 72, qui correspond mon année de naissance. Et j’ai aussi fait une gigantesque peinture murale à l’extérieur, sur la cheminée centrale qui mesure de 15 mètres de hauteur. Ce fut une belle expérience, un travail ardu, parfois une lutte, mais cela en valait la peine.

Qu’aimeriez-vous amener chez les gens avec vos œuvres?
J’aime surprendre le public avec mon art et mon style. Les laisser expérimenter la joie que mon art leur procure et provoquer leurs commentaires, engager les discussions et peut-être même les vocations….

Est-il plus facile ou plus difficile d’être un graffeur que d’être un peintre?
Je pense qu’en tant que graffeur, il est difficile d’être reconnu dans le monde artistique traditionnel des galeries et des salons. Surtout lorsque vous travaillez principalement avec des aérosols, qu’ils n’acceptent toujours pas comme une forme d’art à part entière… Beaucoup d’anciens graffeurs, comme moi, qui ne font plus de lettrage mais uniquement de l’art figuratif avec des bombes aérosols, sont obligés de faire également de l’acrylique et de la peinture à l’huile, pour être acceptés dans cet «autre» monde de l’art. En fait, nous, les artistes de « graffiti figuratifs», n’entrons dans aucune catégorie. Par les graffeurs qui font du lettrage, nous ne sommes pas considérés comme de vrais graffeurs à cause de notre style figuratif. Et, dans le monde de l’art, nous ne sommes pas considérés non plus comme de réels artistes, parce que nous peignons à l’ aérosol. C’est la raison pour laquelle je préfère me définir comme un « artiste de rue », un « artiste urbain », plutôt qu’un graffeur.

Que penses-tu de l’évolution du Street Art aujourd’hui?
L’acceptation de l’art de la rue en est à ses prémices. Lentement, nous obtenons la reconnaissance que nous méritons, car nous sommes un mouvement artistique véritable, composé d’artistes chevronnés et possédant plus de 40 ans d’histoire artistique depuis la création de notre mouvement, au début des années 1970 à New York.

Quelles sont vos autres activités artistiques du moment et vos projets futurs?
Je dirige aujourd’hui mon entreprise de fresques murales à temps plein, avec l’aide de mon épouse, Nancy, en Hollande. Je réalise des peintures murales pour tous types de clients, tels que des entreprises, des institutions, principalement en Hollande, en Belgique et en Allemagne. À côté de cela, je participe à de nombreux festivals internationaux d’art urbain dans le monde entier, pour faire connaitre mon nom et mon style dans le monde. Je peins aussi des peintures sur toiles pour plusieurs galeries, pour des expositions et pour des salons à Amsterdam, Madrid, Stockholm… Je viens de terminer une tournée en Floride où j’ai réalisé un mur, fait du live-painting et exposé en galerie à Miami-Wynwood. J’ai fait un autre mur récemment à Saint-Pétersbourg en Russie…

Que penses-tu de ton succès et où en es tu de tes rêves?
Je crois que je réussis bien. Je suis un artiste connu en Hollande et dans tous les pays voisins, mais je souhaite me faire connaître en tant qu’artiste dans le reste du monde, et peindre des murs partout… C’est cela mon objectif.

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